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Au cours de ses balades dans Puerto Arista, Babé est allé faire un tour au Campamento Tortuguero (15.945573,-93.828153) qui se situe tout au bout de la plage nord, histoire de se renseigner sur les activités que l'on peut y faire pour voir les tortues marines.

Je veux en voir depuis qu'on est au Mexique mais jusque-là, je n'ai vu que leurs traces.

Mireia, la biologiste qui travaille sur place, l'invite à venir bivouaquer dans le centre. On peut y rester gratuitement autant de temps que l'on veut et participer aux activités liées à la conservation des tortues marines.

Vendredi 27 octobre, nous longeons donc les hôtels abandonnés et resorts flambant neufs côté plage ainsi que les champs côté terre pour arriver au Campamento.

Mireia nous accueille et nous invite à stationner à l'intérieur du campamento. On a accès à de l'eau, une douche et même de l'électricité si besoin, tout ça gratuitement, du moins, en échange d'un petit coup de main dans la conservation des tortues marines, ce que je suis toute heureuse de faire.

Mes journées vont être rythmées par les tortues, celles de Babé un peu moins car il est tombé en amour devant la plage sauvage qui s'étend au nord du Campamento sur des km. Et puis, il y a aussi les oiseaux à aller voir.

Le soir même, nous participons à notre première "Liberación" de tortues. Elles ont généralement lieu les vendredis et samedis soir afin de sensibiliser les quelques touristes présents à l'importance de la conservation des tortues marines.

Normalement, une "Liberación" se fait à marée basse, mais les contraintes touristiques font qu'on est à marée montante. Oh well. Seulement quelques centaines de crias sont libérées pour l'événement qui a d'abord une visée pédagogique.

Notre hôte, Fili, l'un des 4 gardes qui travaille au Campamento, nous explique que ce sont des Tortuga Golfina (Lepidochelys olivacea / tortue olivâtre / Olive Ridley), l'une des 4 espèces de tortues marines qui viennent pondre sur les côtes du Chiapas et la plus abondante. Cette année, ils ont déjà récolté plus de 6400 nids de cette espèce, alors qu'il n'y en avait que 3200 l'année dernière !

On nous donne une petite "cria" (= une petite tortue sortie de la nurserie). On lui donne un nom, puis on la libère sur le sable afin qu'elle se souvienne où elle est entrée pour la première fois dans la mer.

C'est vraiment émouvant d'avoir ce petit être au creux de ma main. Elle pousse fort sur ses nageoires ! Je la libère rapidement en espérant qu'elle survivra jusqu'à l'âge adulte.

Seule 1 tortue sur 1000 arrive à l'âge adulte, c'est à dire à 15 ans. Ensuite, elle peut vivre une centaine d'année.

Le soir suivant, nous faisons la Liberación en compagnie d'Odette et de Dominique Tissot-Charlod, des copains voyageurs qu'on avait rencontré pour la première fois aux baleines en Argentine. On s'était ensuite revus en France. Sympa !

Arrivés samedi matin pendant que je suis en train de repeindre les plaquettes servant à identifier chaque nid dans la nurserie,...

... ils vont rester deux jours en notre compagnie et participer eux-aussi aux activités du campamento.

De notre côté, on ne devait rester que le weekend. Mais Babé est tellement emballé par la plage qu'on décide de rester la semaine, pour mon plus grand plaisir puisque je vais pouvoir faire plusieurs "recorrido" et voir des tortues pondre.

Mais avant de parler de "recorrido", commençons par le commencement avec d'abord une petite description du campamento.

En arrivant, on passe les dortoirs pour les gens qui viennent aider, le laboratorio et l'officina où sont conservées les crias nées dans la journée, puis le bâtiment d'habitation.

Au fond se situe la nurserie.

Afin que ce soit un peu plus clair et ludique, voici des photos illustrées qui vous expliquent comment fonctionne la nurserie (mon logiciel ne me permettant pas de mettre des accents, vous allez devoir les imaginer )

Et voici une vidéo d'une "cria" sortant du sable.

 
"Cria" sortant du sable dans la nurserie du Campamento Tortuguero :
 

Voilà, vous savez en quoi consiste une journée de travail au campamento.

Maintenant, passons au travail de nuit, le fameux "recorrido", que l'on a effectué avec Fili et Cristóbal, deux des gardes du campamento avec qui j'ai bien sympathisé.

Les Tortuga Golfina pondent de juillet à décembre. Les deux mois les plus importants sont août et septembre durant lesquels on peut récolter jusqu'à 300 nids par nuit !

Dans certains campamentos, comme dans l'état de Oaxaca, les plages sont surveillées pour que les tortues viennent pondre et que les crias naissent sur place. Mais ici dans le Chiapas, l'état a préféré mettre en place un programme de prélèvement des nids et d'incubation en nurserie.

Pourquoi effectuer de tels programmes de conservation ?

Tous simplement parce que sans cela, il n'y aurait plus de tortues marines.

Certaines espèces sont vulnérables voire menacées d'extinction.

La faute aux Hommes qui viennent prélever les nids pour les consommer et/ou les vendre (seulement 50pesos/2,5€ le nid !). Quant aux tortues adultes, elles sont tuées pour consommer leur chair et utiliser leurs carapaces.

Protéger les nids sur place ou en nurserie a permis depuis vingt ans de stabiliser la population de Tortuga Golfina voire même de l'augmenter un peu.

Le Campamento Tortuguero de Puerto Arista est le plus grand des trois que compte le Chiapas. Chaque nuit, 32km de plage sont parcourus durant le "recorrido" pour récolter les nids.

À nouveau, plutôt que de long discours, voici des photos illustrées de textes (sans accents !) pour vous expliquer comment se déroule un "recorrido".

Comme nous sommes en fin de saison, il n'y a plus qu'une dizaine de nids récoltés par nuit mais cela suffit à mon bonheur.

Et puis, d'avoir vu les tortues pondre a été un moment super intense !

Bon, lorsqu'on a récolté le premier nid d'une tortue qui était en train de le recouvrir de sable, j'ai été un peu choquée de voir le garde déplacer la tortue un peu plus loin pour récolter les œufs. Toutefois, cela ne les dérange pas et celle-ci a continué à reboucher son "nid" comme si de rien n'était même si elle n'était plus dessus.

Il faut comprendre que plus vite ils sont récoltés, mieux c'est. Car même s'ils peuvent prendre des amendes, les gens sortent toutes les nuits pour venir piller les nids. Et parfois, on arrive trop tard...

Allez ! Si la nuit se termine, elle n'est pas pour autant finie au Campamento.

Il faut encore récolter les crias, ce qui a lieu tous les jours, une heure avant le lever du soleil. Ensuite, on les libère sur la plage.

Voici encore des photos illustrées de textes (sans accents !) pour vous expliquer comment se déroule un "leventar de crias" et une "Liberación" le matin.

Et pour ceux qui préfère les animations, je vous ai réalisé une petite vidéo qui reprend toutes les infos sur le "recorrido" de la nuit, le "leventar de crias" et la "Liberación de crias" du matin.

 
 

C'est tout de même beaucoup de travail et les nuits sont courtes en saison. Pas évident de dormir correctement pour Fili, Cristóbal et les deux autres gardes. Quant au salaire... 5000pesos (250€) par mois, c'est pas énorme pour nourrir une famille.

Alors toute aide est la bienvenue !

Donc, avis aux voyageurs : venez aider ce campamento qui en a bien besoin !

L'accueil est tellement simple et chaleureux qu'en plus du petit coup de main qu'on leur a donné, on leur a aussi laissé toutes nos photos et vidéos. On a même fait une donation car on a l'impression que l'état n'investit plus autant de fonds qu'avant...

Voilà une semaine qui est bien vite passée !

Mais j'ai encore quelques petites choses à vous raconter...

La plus "désagréable" est qu'on est tombé en rade de batterie moteur. "Voumbo". Impossible de démarrer un matin pour aller faire quelques courses.

Décidément ...

Deux touristes allemands qui étaient de passage ont tenté de nous aider à démarrer avec les câbles, sans succès. Impossible de les fixer. Ils ont fini par nous aider avec l'aide de Cristóbal en poussant TiNéfant sur quelques mètres.

On a pu trouver une nouvelle batterie légèrement plus puissante à Tonala pour 1700pesos (env. 85€).

Il y a beaucoup de repuestos dans cette petite ville. Ensuite, il n'y a plus qu'à trouver le bon. Pour nous, cela a été le "Refactiones Espino" (16.098705,-93.762337) près du terminal de bus.

Bien plus agréable, je voulais aussi vous parler de la plage.

De ce côté-ci de Puerto Arista, elle s'étend sur plus de 10km au nord jusqu'à un estuaire.

Il n'y a que quelques pêcheurs et touristes qui la parcourent et ses levers et couchers de soleil sont superbes.

Alors, voici quelques couchers de soleil pour le plaisir des yeux.

 
 

Le courant y est fort. Attention de ne pas se laisser emporter comme c'est arrivé à une touriste qui a été repêchée à temps !

Babé n'a pas pu s'empêcher de barboter quelques fois dans les vagues.

Babé dans les vagues de Puerto Arista :
 

Il a aussi pris "quelques" photos pendant sa balade jusqu'à l'estuaire.

 

Enfin, ...

 
L'océan Pacifique vu de la plage de Puerto Arista :
 
Encore un peu d'océan Pacifique vu de la plage de Puerto Arista :
 

Notre histoire avec le Campamento Tortuguero n'est pas terminée. J'ai bien l'intention de revenir en août ou septembre (de l'année prochaine ou dans deux ans...) afin de recommencer à ramasser et oeufs et les crias. Aussi, Babé veut bien à nouveau marcher des heures sur la plage et, qui sait ?, peut-être réussir à prendre le Giant Wren en photo.

 
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