Jour 6 - 04/03/2010

Coucoux retourne avec Maricela pour essayer de téléphoner mais il n'y a plus de réseau, alors elle fait une petite lessive. Babé passe la matinée avec les enfants du village entre lunette et UNO.

On charge des cellulaires, gonfle des pneus de vélo et l'après-midi Babé peut se rendre à Arauco dans un 4x4 avec un gars du village.

Le changement est radical par rapport à la dernière fois. Cette fois, l’armée est là et quadrille toute la ville. Le ravitaillement arrive par camion entier et les gymnases sont remplis de nourriture qui va partir au fur et à mesure pour les villages sinistrés. Côté bonnes nouvelles, les communications avec l’extérieur sont possibles et il envoie un message Internet à la cellule de crise française sur le seul ordi disponible de la ville et prêté seulement pour deux minutes par personne. Une fois le message envoyé, ce serait pas mal de trouver une solution pour nous sortir du village. En effet, une piste a été ouverte qui devrait nous permettre de rejoindre les routes praticables mais, TiCamion est loin de pouvoir la monter tout seul. Finalement il apprend que la Vialidad (la DDE du coin) devrait venir pour l’améliorer demain et obtient la promesse qu’on nous donnerait un coup de main.

Avant de revenir au village, le pickup récupère quelques habitants et tous se dirigent vers le bord de mer sur le seul endroit où passent les portables. Il y a parfois un peu de réseau et bien évidemment, les gens voudraient avoir des nouvelles de leur famille. Malheureusement, la situation est loin d’être redevenue normale et il leur faudra parfois attendre plusieurs semaines pour savoir…

Sur la route du retour, malgré le retour d’une certaine normalité, les traces du terremoto sont bien là ; gros éboulements, routes cassées, maisons effondrées, quartiers barricadés par crainte des pillages et le plus grave pour les gens du coin, le cimetière qui n’a pas résisté aux dernières répliques. Les caveaux se sont ouverts et de nombreuses tombes se retrouvent à ciel ouvert avec des cadavres pas toujours frais… Dans des lieux comme ceux-ci où les gens sont fortement imprégnés de religiosité, il y a fort à parier que les morts retrouveront une sépulture bien avant que les vivants soient relogés…

Pendant ce temps, Coucoux télécharge les photos et vidéos et bouquine. Le soir, elle filme la messe qui se déroule dans la rue car l'intérieur de l'église s'est effondré. On se couche crevés, mais avec un petit espoir de pouvoir partir le lendemain.

Sur la colline, pas de réseau téléphonique mais une belle vue sur le village et la zone humide :

Pain donné par les villageois :